Où va la nuit

Martin Provost – Diaphana Films – 2011

Si vous avez envie d’aller au cinéma pour voir un film gai et divertissant, passez tout de suite votre chemin. ‘Où va la nuit’ est en effet tout sauf une comédie, et j’avoue que cela faisait longtemps que je n’avais pas vu un film aussi pesant et dénué d’espoir.
De quoi parle t-il donc ? Rose Mayer, la cinquantaine, n’a pas une vie facile. Elle est victime de violences conjugales – on ne sait pas au début du film depuis combien de temps, mais on suppose depuis de nombreuses années – et vit donc dans la peur de son alcoolique de mari. Celui-ci, un soir, rentre ivre au volant, puis renverse et tue une jeune fille. Il va logiquement en prison, mais en sort peu de temps après, avec l’interdiction de conduire. Cela ne l’empêche pas de reprendre ses escapades nocturnes à pied, et de réveiller sa femme sous les coups en plein milieu de la nuit. Rose est à bout, et va donc échafauder un plan diabolique : elle prendra la voiture, l’attendra phares éteints sur les lieux du décès de la jeune fille, et lui foncera dessus lorsqu’il arrivera sur la route. Son plan mis à exécution, tout se passe comme prévu. Une fois le mari enterré, elle part pour Bruxelles où son fils doit l’héberger pour quelques jours. Mais Rose a toujours connu la même vie, et la cohabitation avec un fils parti très tôt de chez lui pour fuir ce climat familial très lourd se met difficilement en place.
Je ne vous raconterai pas ce qui va se passer ensuite, mais vous comprendrez de vous-même que ça ne va pas être très drôle. Si je devais vous faire part de mes impressions, je vous dirais donc à nouveau que j’ai trouvé ce film pesant, tant en raison du jeu des acteurs – et ce malgré leur justesse, notamment celui de Yolande Moreau – que d’une ambiance générale pour le moins déstabilisante… Bref, jusqu’à la fin on reste sous tension, et l’on sort de la séance avec une impression d’étrange malaise.

Shifue.