Le sabre et l’épée

Tomes 1 à 3 – D. Chauvel, H. Boivin, C. Araldi – 2006-2007 – Delcourt – 3 x 46 planches

Merci Doy d’avoir lu cette série en avril dernier, tu m’auras épargné la rédaction du pitch (sur ce coup là je m’en tire bien, hé hé) ce qui me permet de renvoyer nos lecteurs – de plus en plus prestigieux – à ton post. Oui, je sais, je suis fainéante parfois, mais j’assume… Je vais donc simplement vous livrer mon sentiment après avoir refermé le troisième tome de cette série, qui n’est toutefois pas le dernier. Et oui, hélas, nous n’avons toujours pas le 4è tome, et c’est fâcheux car on reste forcément sur sa faim à ce moment là de l’histoire. Bref, il faut nous mettre en quête du dernier opus et vite !
Je disais donc, mon sentiment sur cette série : comme vous l’aurez peut-être compris en voyant mon nom et en ayant lu certains de mes posts, je suis assez fan des ‘zarmarcios’. Et ce quel que soit le support, c’est-à-dire BD, film d’animation ou de fiction. Je ne pouvais donc qu’être bon public avec cette série, de surcroît signée par des pointures de la BD dont nous avons déjà parlé ici. Et il est vrai que l’impression générale est bonne, le dessin est très bien exécuté, certaines planches vraiment très belles (je pense notamment à certains paysages et certaines scènes de combat). L’histoire tient en haleine, et le suspens monte crescendo. Rien à redire là dessus. Mais, vous commencez à me connaître, je nuance souvent mon propos dans un second temps, et cette fois encore ne me fera pas mentir. Cette BD est réussie, c’est du beau travail, propre, bien exécuté. Mais j’ai trouvé que cela faisait ‘déjà vu’. Je ne parle pas là de BD, je ne m’y connais pas assez d’ailleurs pour avoir des points de comparaison. Non, je pensais plutôt aux films du genre, et en particulier à Tigre et Dragon d’Ang Lee, que j’avais adoré à sa sortie, notamment pour les scènes de combats aériens et la beauté des décors. C’est pourquoi je peux dire que j’ai passé un bon moment, mais je n’ai pas eu un coup de coeur pour cette BD. Voili, voilà ! Bon, et maintenant, qu’est-ce que je vais bien pouvoir lire… ?

Note : 4/5

Shifue 師傅.


Ring Circus

Intégrale, 4 tomes – D Chauvel, C Pedrosa – 1998 à 2004 – Delcourt – 4 x 46 planches

Jerold est un jeune homme qui gagne sa vie en vendant des redingotes. Alors que la nouvelle collection arrive il explique à son patron que c’est vraiment affreux, moche et mal coupé. La sanction est immédiate, il est mis à la porte. C’est en sortant du magasin qu’il se retrouve sur la route d’un chameau échappé d’un cirque, le Ring Circus. En aidant à le capturer il gagne deux places pour le spectacle du soir. Il y va donc avec son meilleur ami, Anthonin, étudiant en école de médecine. Jérold s’ennuie ferme jusqu’à ce qu’il voit Blanche, la belle écuyère vedette, il en tombe immédiatement amoureux. Anthonin et son ami amoureux transi se glissent dans une roulotte pour être passagers clandestins. Ils seront rapidement découverts, c’est alors que l’aventure vers la Ruskovie commence. Le directeur du cirque acceptera de leur donner le gîte et le couvert mais il faudra pour cela qu’ils travaillent pour lui.
Prenez Cyril Pedrosa, dessinateur talentueux qui a déjà fait Shaolin Moussaka ou encore l’excellentissime 3 ombres. Ajoutez David Chauvel, le scénariste prolixe de la maison Delcourt, mélangez et vous obtenez 4 tomes qui traitent de la vie d’un cirque. Dès le début on se sent dans un univers propre au dessinateur, on entre dans le monde du cirque, on découvre émerveillé la vie en roulotte. Les traits sont réalistes et d’un grand dynamisme, c’est très plaisant, j’aime beaucoup le travail de Pedrosa. La couleur y est également pour beaucoup, ce n’est pas choquant de trouver des feuillages rouges, des peaux humaines vertes, c’est simplement beau à regarder. On remarque immédiatement une différence flagrante entre les 3 premiers tomes et le quatrième. En effet, Pedrosa a passé la main à Christophe Araldi pour les couleurs ce qui fait une grande différence. C’est également très beau, mais différent, plus réaliste pourrait-on dire grâce à l’infographie. Que dire du scénario de Chauvel ? Nous sommes loin ici de ce qu’il semble faire en temps normal, le polar, genre le poisson clown. Non, là nous sommes en présence d’un cirque ambulant qui, pour continuer à exister, doit traverser l’Europe de l’est en plein hiver pour rejoindre la Ruskovie (étrange ce nom ça rappellerait presque un autre pays). En revanche, les 4 tomes ne sont pas du même tonneau. J’ai vraiment apprécié les 3 premiers qui d’ailleurs donnaient envie de lire la fin, tellement de questions se posent. Et bien en guise de fin nous n’avons que des questions et si peu de réponses. On referme la dernière page en se disant ‘tout ça pour ça’, triste constat. Ce qui est dommage c’est que la fin prend le pas sur le reste qui était si prometteur. Non, franchement, un 5ème tome aurait probablement permis de comprendre certaines choses. Dommage, vraiment dommage, je penserais presque à un travail bâclé ou alors j’ai raté quelque chose.

Note : 3/5

Doy.

Le Poisson-Clown

Intégral, 4 tomes – D Chauvel, F Simon – 1997 à 2001 – Delcourt – 4 x 46 planches

Amérique profonde, années 50, Happy Wimbush est un jeune campagnard qui vient de perdre son père. Il monte dans un  bus pour Denver afin d’y rejoindre son frère Chas qu’il n’a pas vu depuis plusieurs années. Il y découvre un homme qui gagne sa vie comme homme de main et qui trempe dans pas mal d’affaires pas très nettes. L’ainé embarque vite son jeune frère dans des combines un peu louches jusqu’à ce qu’il le fasse accepter par le clan Nicieza, et surtout Ernesto, le parrain. Happy est recruté pour le prochain casse organisé par sa nouvelle famille mais bien sur les choses ne se déroulent pas comme prévu et une folle poursuite commence. Hap se retrouve avec une valise pleine de diamants qui intéresse plus d’une personne, truands, femmes vénales et flics bien sur.
Voilà une bd toute à fait intéressante, les 4 tomes retracent l’histoire d’une course poursuite faite de nombreux rebondissements. Rien de bien nouveau sous le soleil me direz vous, des séries policières et autres road-movie il y en a un paquet. Ce qui est intéressant c’est la manière qu’à David Chauvel de revenir sur des faits passés à l’aide de flash-back qui permettent peu à peu de s’approprier l’histoire. Bien que nous soyons dans l’univers de la pègre et de ses dérives cette série possède une certaine dose d’humour qui m’a bien plu. L’histoire n’est pas non plus hyper originale mais se lit bien, on a envie de commencer le tome suivant dès qu’on en referme un ce qui est bon signe vous en conviendrez. Le dessin quant à lui colle parfaitement au scénario et à l’époque. On retrouve de magnifiques dessins de belles Cadillac et autres Buick mais aussi de bâtiments traités avec une grande minutie. Il semblerait que Fred Simon travaille particulièrement ses personnages avant de se lancer dans les planches, en faisant des pages et des pages de visages de face, 3/4 et profil. J’ai trouvé que les têtes des personnages étaient en adéquation avec leur caractère, bref un beau boulot. C’est donc tout à fait emballé que j’ai refermé le 4ème et dernier tome de cette série, content d’avoir découvert cette histoire et ses personnages intéressants. Un seul petit bémol : le titre qui n’est pas vraiment représentatif de la série et de son thème bien qu’on nous explique pourquoi au cours de l’histoire.

Note : 4/5

Doy.

Le sabre et l’épée

Tome 1, 2 & 3 – D. Chauvel, H. Boivin, C. Araldi – 2006/07 – Delcourt – 3 x 46 planches

Wu Gang est un jeune homme qui défie tous les étrangers armés qui passent dans son village. Il en a déjà tué 26 quand le 27ème se présente. Il conseille donc à cet étranger de savourer son dernier repas car dans un an jour pour jour ça sera l’anniversaire de sa mort. Mais le vieil homme armé n’a qu’une épée brisée, et Wu Gang le laisse partir car on ne combat pas un vieil homme dans pareil état. Alors que les villageois se moquent du jeune guerrier, il décide de ramener la tête du vieux voyageur avant la nuit tombée. Mais ce dernier se révélera un redoutable maitre guerrier qui l’emmènera dans de grandes aventures.
Quoi que j’en pense de cette série ? Eh bien elle me plait, les dessins sont très beaux, les couleurs sont parfaitement maitrisées, le scénario est plutôt agréable et ludique. Les scènes de combat sont esthétiquement très bien réalisées. J’ai lu ces 3 tomes d’une traite, malheureusement je n’ai pas le 4ème et dernier tome sous la main. Il faudra attendre pour avoir une vue globale. En tout cas je me demande parfois si je suis trop bon public mais voilà une bd qui m’a fait voyager, qui m’a fait passer un bon moment.

Note : 4/5

Doy.

Alice au pays des merveilles

D.Chauvel, X.Colette – 2010 – Drugstore – 72 planches

Est-il utile ici de présenter Alice et son pays des merveilles ? Non surement pas. Il s’agit d’une nouvelle adaptation de ce conte mondialement connu, à la sauce Chauvel pour le scénario.
Ce sur quoi je vais plutôt me focaliser est ce que j’en ai pensé. Que du bien ma bonne dame car j’ai passé un très bon moment, n’est-ce pas ce qu’on demande à une bonne bd ? Tout d’abord le dessin et les couleurs de Xavier Colette sont absolument magnifiques, les planches sont réalisées de façon très fine et riche. C’est hyper soigné et j’aime beaucoup, vivement donc la prochaine bd de ce dessinateur qui promet. Ensuite l’histoire en elle même m’a plu. Je me suis amusé de ces planches où la logique semble avoir disparue. Par exemple on notera la nouvelle version d’au clair de la lune à la sauce Alice : « Au clair de la prune, mon ami Jojo, prête moi ta plume, pour fourbir mes os, mademoiselle la porte, je n’ai plus de vœux, mange donc cette marmotte là-haut dans les cieux ». Quant à la reine de cœur, qu’on la DECAPITE !!! J’adore.

Note : 5/5

Doy.