Cyril Pedrosa – One Shot – 2007 – Delcourt – 268 planches
C’est l’histoire d’une petite famille. Un papa, une maman et leur petit Joachim sont parfaitement heureux. La vie est belle, ils s’amusent et s’aiment, la vie rêvée quoi. Un soir, au moment d’aller au lit le jeune garçon n’arrive pas à dormir à cause des 3 ombres qui se détachent de l’horizon, en haut de la colline. Ces ombres qui apparaissent sous la forme de cavaliers s’évanouissent dès qu’on s’approche d’elles ce qui intrigue les parents. Ils finissent par comprendre ce qui est inconcevable, ces ombres annoncent une triste fatalité, la disparition annoncée de leur enfant. Bien qu’ils comprennent ce qui est inéluctable les parents de Joachim refusent la vérité et décident qu’il faut fuir. Après des adieux déchirants avec sa maman, Joachim et son papa tentent ainsi d’échapper aux ombres. Ils embarquent sur un navire pour une grande traversée, peut-être que la mort ne traversera pas les eaux…
Attention, ouvrez bien vos mirettes je vais faire un commentaire négatif sur cette bd, et accrochez vous bien ça sera le seul. Je n’aime pas le format, je préfère le bon vieux format de la bd franco-belge, genre A4 ou 24×32. A part ça ? Euh ben franchement j’ai A-DO-RÉ !!! Que ceux qui connaissent déjà Pedrosa lèvent la main ? Oui je vois Shifue au fond, près du radiateur qui connait à travers Shaolin Moussaka. Eh bien ça n’a rien à voir, terminée la déconne, finie la dérision. Ici les 3 ombres sont une métaphore de la mort annoncée du petit garçon, c’est triste et c’est une magnifique histoire. Je dois bien dire que je n’avais pas remarqué cette bd, à cause du format une fois de plus, c’est mon vendeur de bds d’occaz qui me l’a conseillée lors de l’achat de la série Ring Circus. Me demandant si j’aimais Pedrosa il m’a mis ce petit bijou dans les mains. La mort annoncée d’un enfant doit être une tragédie indescriptible pour tout parent. Personnellement je me suis mis à la place de ce papa qui fait tout pour échapper au destin, j’imagine ma petite Lolotte en pareil cas et ça me serre le cœur. J’ai découvert un dessin et des textes chargés d’une grande poésie, et de beaucoup d’émotion, c’est émouvant et fort ! Le parti pris de faire du noir et blanc donne une dimension supplémentaire à ce drame. En refermant ce livre je n’ai pas pris tout à fait la mesure de ce qui s’était passé, certainement à cause de la fatigue et de l’appel de Morphée qui m’attendait les bras croisés en tapant du pied. C’est ce matin en y repensant que je me suis rendu compte de ce que j’avais lu, de la profondeur de ces 268 planches. Quoi qu’il en soit je ne tiens pas ici à vous dévoiler la fin mais elle est à la mesure du reste en refermant le récit sur cette belle phrase : « Dans ce paysage de printemps, il n’y a ni meilleur ni pire. Les branches des fleurs poussent naturellement. Certaines sont longues, certaines sont courtes. »
Note : 5/5 ♥
Doy.